En un quart de siècle, bien des choses ont changé… mais pas l’amour des Français pour l’immobilier ! Malgré les crises, ils ont toujours gardé confiance avec pour la plupart d'entre eux, un objectif à atteindre : devenir propriétaire. Car pour beaucoup, accéder à la propriété fait figure de Graal !
Immobilièrement parlant, ces 25 dernières années n’ont rien d’un long fleuve tranquille. Souvenez-vous, en 2008, la crise des subprimes avait bousculé le marché, provoquant jusqu'à 10 % de baisse sur les prix des logements ! Lesquels sont repartis à la hausse l’année suivante et dès 2011, ils avaient dépassé leur plus haut niveau d’avant la crise. Malgré les difficultés, les Français ont toujours gardé confiance dans la pierre. Pour preuve, après avoir augmenté de façon continue depuis les années 1980 et connu des fluctuations depuis 2008, le volume des ventes n’en finit plus de progresser. En 2019, le cap du million de transactions a même été franchi ! Quel que soit contexte, les Français semblent considérer que c’est toujours le bon moment pour acheter. Loin de les faire douter, la crise sanitaire actuelle les fait même se hâter d’acheter. La moitié des porteurs de projet pense que la Covid pourrait même créer de nouvelles opportunités et enrichir une offre de logements décidément bien pauvre au regard d'une demande survitaminée.
En termes de prix immobiliers, depuis ¼ de siècle, les rebondissements s’enchaînent, les tendances s'inversent et tous ces retournements de situations ne nous laissent même pas le temps de souffler. On se croirait dans un épisode de Game of Thrones... Au palmarès des métropoles françaises les plus chères à l’achat, Lyon et Bordeaux ont effectué une véritable remontada, se hissant respectivement de la 13e et de la 11e place en 1997 à la 2e et à la 3e marche du podium. Et voilà que des villes dont la valeur des logements était notoirement sous-évaluée (Orléans, Toulon, Saint-Étienne) depuis des années voient maintenant leurs prix remonter.
Au royaume des prix immobiliers, Paris reste indétrônable ! En 1995, ils se limitaient, en moyenne, à 16 998 francs (soit environ 2 478 €) au m² ! 25 ans plus tard, le prix immobilier à Paris a ainsi été multiplié par 5 (10 552 €/m²) ! L’attractivité de la capitale justifie-t-elle de dépenser autant pour y vivre ? À vous de juger... L’inaccessibilité de l’immobilier et les envies de nature et d’espace qu’a réveillées en eux le confinement semble toutefois encourager les Parisiens à partir. Les écoles se vident et 23 % des Franciliens cherchent à acheter en province.
Si les conditions d’octroi d’un crédit bancaire se sont durcies dès le mois de novembre dernier, les taux des crédit immobiliers restent très bas ! À la mi-octobre, ils se limitent, en moyenne, à 1,55 % sur 25 ans contre 7 % en 1995 ! La hausse des prix immobiliers en France (entre 2000 et 2008, ils ont été multipliés par 2,2) a donc été compensée par la baisse des taux. Il fallait bien ça pour que le pouvoir d’achat immobilier des Français se maintienne à flot.
La hausse du prix de l’immobilier (en 1995, le m² coûtait, France entière, 8 250 F dans l’ancien) a fait se tourner les Français vers les appartements, financièrement plus accessibles que les maisons individuelles. D’autant que la forte urbanisation des 25 dernières années ayant fait se densifier la population des métropoles (elle a augmenté de 18 % à Bordeaux et presque triplé à Paris !), il est rapidement devenu plus rentable d’investir dans les logements collectifs. À l'issue du premier confinement, les maisons ont toutefois connu un regain d’attractivité. Une étude SeLoger montre ainsi que 48 % des projets d’achat portent actuellement sur une maison et 27 % sur un appartement.
L’immobilier est une valeur sûre et ce ne sont pas les Français qui diront le contraire car pour l’immense majorité d’entre nous, investir dans la pierre reste la meilleure manière de se constituer un patrimoine, de préparer ses vieux jours et de gagner son indépendance. 79 % des locataires cherchent ainsi à acheter leur résidence principale et la proportion atteint 84 % chez les milléniaux ! Pour beaucoup, mieux vaut rembourser des mensualités pendant 25 ans que de payer (à perpétuité !) des loyers. Plus de la moitié des Français ont toutefois décroché le Graal car même si la France n’est pas (encore) « un pays de propriétaires », on y recense tout de même 58 % de propriétaires, contre 42 % en 1995. Mais alors que les Français sont plus souvent propriétaires, depuis 2001, le taux d’accès à la propriété ralentit.
Les inégalités sociales se creusant, tous les Français ne se taillent pas la même part du gâteau immobilier ! Si plus des ¾ des ménages aisés étaient propriétaires en 2013, moins de 20 % des foyers les plus modestes avaient acheté leur logement. À mesure que les disparités s’accentuent, la solidarité familiale revêt d’ailleurs de plus en plus d’importance. S’il peut compter sur un don ou un prêt familial, un primo-accédant multipliera par trois ses chances de concrétiser son projet !
Source : edito.seloger.com
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