Pandémie, règles de sécurité sanitaire ou soubresauts économiques, rien ou presque n’entrave le dynamisme du marché immobilier. Dans l'ancien, le record de transactions enregistré en 2020 pourrait bien être battu cette année malgré des prix qui continuent de grimper. Pareillement lotis, les constructeurs de maisons individuelles retrouvent leurs scores de ventes d’avant la crise. Les promoteurs pourraient être logés à cette même enseigne du regain d’activité s’ils arrivaient à produire suffisamment, la faute à la chute du nombre de permis de construire. Et pourtant, la demande, sur ce marché comme pour les autres, reste soutenue. Les taux, quant à eux, n’ont jamais été aussi bas. A noter également : le carton plein de MaPrimRenov, une aide gouvernementale qui soutient la rénovation. Retour sur les tendances de 2021 via sept chiffres clés.
1.130.000. C’est, à fin mai 2021, le nombre de transactions dans l’ancien sur douze mois. Ce chiffre, révélé par la note de conjoncture des Notaires de France du 15 juillet dernier, témoigne du tonus du marché. Depuis que les statistiques existent, le seuil du million de ventes n’a été franchi qu’en 2019 et 2020. Selon toute probabilité, ce sera aussi le cas en 2021. Grandes tendances : la recherche de biens avec un espace extérieur (balcon, terrasse, etc.), le succès de la maison individuelle et des résidences secondaires, la revanche des villes moyenne et de la périphérie des grandes agglomérations…
5,9. C’est, en pourcentage, la hausse en rythme annuel des prix de l’ancien à fin mai 2021 toujours selon la note de conjoncture Notaires de France. Une donnée qui porte sur les actes authentiques, donc sur des prix fixés quelques semaines auparavant. Les indicateurs avancés des notaires, basés sur les compromis de vente, prévoient une progression de 5,5% en rythme annuel à fin août 2021 pour les appartements et de 8,9% pour les maisons. Si ces dernières sont de plus en plus prisées, le collectif n’a manifestement pas dit son dernier mot, tant dans les villes moyennes que dans les métropoles.
138.800. C’est le nombre de ventes enregistré par les constructeurs de maisons individuelles entre juin 2020 et mai 2021 selon le Pôle Habitat de la FFB. A comparer aux 114.900 transactions de 2020 et aux 125.500 ventes de 2019. Ce marché est porté par l’engouement pour la maison, mais aussi par une offre adaptée notamment en termes de prix. Et puis, dans de nombreux secteurs ruraux ou semi-ruraux, la construction de maisons reste souvent la seule forme d’habitat accessible pour les jeunes familles et les ménages modestes (la promotion immobilière, l’ancien et les logements sociaux s’y font rares).
26.991. C’est le nombre de logements neufs achetés par des particuliers au premier trimestre 2021 d’après la Fédération promoteurs immobiliers (FPI). C’est une hausse de 6,9% par rapport à la même période de 2020 (premier confinement), mais sur douze mois, c’est un plongeon de 25%. En cause : une chute de 24% des mises en vente sur un an et une offre qui passe de 96.351 à 81.848 logements entre fin mars 2020 et fin mars 2021. Bref, si les ventes reculent, c’est parce que l’offre baisse. Car la demande est là, comme le confirme la dernière enquête de l’Insee sur la promotion immobilière.
433.400. C’est le nombre de permis de construire des logements accordés entre juillet 2020 et juin 2021, une hausse de 5,2% par rapport aux douze mois précédents selon le ministère de la Transition écologique (enquête SDES-Sit@del2). Dans le même temps, 387.600 logements ont été commencés, une progression de 8,6%. Si la construction retrouve des couleurs après une année 2020 difficile, son rythme est encore insuffisant. Pour satisfaire les besoins, au moins 500.000 mises en chantier tous secteurs confondus (collectif, individuel, social) devraient être enregistrées chaque année...
382 442 . C’est le nombre de demandes MaPrimRénov déposées au premier trimestre 2021, deux fois plus que durant toute l’année 2020 note l’Agence nationale de l’Habitat (Anah). 63% des bénéficiaires sont des ménages modestes ou très modestes. Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) estime sur BFM Business que près de 800.000 dossiers pourraient être déposés cette année, deux fois plus qu’attendu. Bref, cette aide à la rénovation cartonne. Bémol : les débuts modestes du dispositif en copropriété, avec 29 dossiers déposés (1.480 logements) au premier semestre 2021.
1,05. C’est, en pourcentage, le taux d’intérêt brut moyen toutes durées confondues des crédits immobiliers attribués en juillet 2021 selon l’Observatoire du financement Crédit Logement/CSA. Un record absolu à la baisse qui facilite les projets des Français et soutient le marché. Mais attention : les critères de prêt restent stricts et tous les ménages n’ont pas accès au financement immobilier. L’apport personnel est indispensable, les comptes bancaires doivent être très bien tenus, la situation professionnelle stable… Bref, il faut montrer patte blanche pour ouvrir les portes du crédit.
Et demain ? L’envie d’acheter va rester vive, les Français cherchant, via le logement, à améliorer leur qualité de vie sans négliger l’aspect patrimonial de la pierre. Les villes moyennes connectées à une métropole continueront à voir leur cote monter. Mais avec le retour progressif à une vie plus ou moins normale, les grandes villes resteront attractives. Problème : les taux ultra-bas et une offre de logements inférieur à la demande alimentent la hausse des prix et accroissent les inégalités, les jeunes et les familles modestes ayant de plus en plus de mal à se loger.
Source : pap.fr
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